SAINT-MALO
Publié le 30 Août 2014
C'est une toute dernière épreuve qui se dresse devant nous, peut-être une des plus difficiles : la fin du voyage.
La route est une belle rencontre que nous n'oublierons pas. Elle nous a donné tant de sourires, d’énergie, et de mal parfois ! C'est dur de la quitter, mais ce n'est qu'un au-revoir !
Nous voulons dire merci à nos familles et amis de nous avoir soutenus et aidés. Merci à ceux que notre bonne étoile à mis sur notre route. Merci à notre bonne étoile de nous avoir ramenés à la maison. Merci à nos hôtes italiens, grecs, turcs, bulgares, roumains, serbes, hongrois, slovaques, croates, autrichiens, allemands, suisses, français et bretons. Merci à nos vélos Tornado et Siméon de nous avoir portés et supportés de Saint-Malo à Istanbul, aller-retour ! Eux, on ne les quitte plus !
Première nuit en Bretagne, on pose la tente près d'une cabane de chasseurs. Au petit déj on est congelé !
Avec Béryl en quittant Rennes. Pile un an après La Rochelle on reprend la même pose, avec quelques muscles et cheveux en plus !
Arrêt dans un restau pour échapper aux gouttes le temps de manger. On nous reconnaît : "c'est vous dans le journal !" On raconte notre voyage. A ce moment là il nous reste 30 km avant la maison...
J'emporte Istanbul, d'Orhan Pamuk. Avant de partir c'est un vide qui vient se creuser dans mon ventre. Sans peur et sans angoisse, juste un "projet" qui s'en va pour laisser place à la réalité. Demain nous partons sur des routes inconnues. Et ce soir c'est comme un silence avant une entrée en scène.
J'emporte mes petits grigris, portes-bonheur, pièces de la chance. J'emporte les rêves de ceux qui voyagent depuis toujours dans leurs pensées. J'emporte leurs sourires, leurs regards protecteurs, leur tristesse dissimulée de ne pas nous suivre, de laisser mourir dès le petit matin leurs rêves nomades.
Se mettre en danger. Tout laisser derrière soi pour savoir qui on est. Humain, homme de culture, de nature. Animal ?
J'emporte des carnets, des feuilles de route. J'emporte la poésie des autres. Je pars avec mes yeux d'enfants. Est-ce partir ou enfin y aller ? Aller vers cet endroit qu'est le voyage, avec son parfum du temps présent.
Siméon ! En avant vers la vie de rien, sinon de l'espoir que nous mettions en elle quand nous étions enfants. Une vie de sensations sans doute. Une vie grandiose où nous sommes immortels. Une vie dominée par soi-même.